Le dernier article vous proposait des extraits de l’entretien accordé par Catherine Millet, critique d’art qui faisait part du choc éprouvé lorsqu’elle a vu à Ornans en 1991 le tableau sur les cimaises du vieux musée Courbet. Non seulement ce tableau n’avait pas été détruit comme certains le pensaient à l’époque mais il était magnifique, ce que ne rendait pas compte la reproduction qui circulait alors dans le milieu culturel.

Aujourd’hui voici des extraits d’un entretien avec Jean-Paul Fargier réalisateur et journaliste par Gisèle Blanchard le 7 février 2014

(…)

Vous avez consacré un film de 26 minutes à l’histoire de l’Origine du monde en raison de la richesse de votre documentation:

Oui le tableau a appartenu au baron Ferenc von Hatvany. Je suis allé à Budapest pour mon enquête (…) mes démarches ont été facilitées parce que j’avais un ami hongrois qui dirigeait les galeries contemporaines(…)C’était un bel échange : celui qui me recevait était avide d’informations sur l’Origine du monde qui était en France et pour amorcer l’échange il m’a donné des documents dont le mémoire qu’à la fin de sa vie Hatvany a rédigé sur la peinture française(…)

Lacan a-t-il acheté directement le tableau à Hatvany?

– Non, il l’a acheté par l’intermédiaire de Granville qui était marchand faubourg Saint Honoré à deux pas de l’hôtel Meurice où habitait Hatvany(…) J’ai eu accès à une fiche du musée d’Orsay sur laquelle on peut lire (…)

Courbet semble n’avoir jamais écrit sur ce tableau pas plus que ses amis les plus proches comme Castagnary

– Ah oui! on n’a que des témoignages indirectes comme les soirées chez Gambetta.(…)Courbet aurait dit: » regardez, même moi je n’ai jamais rien fait d’aussi bien »

et la personnalité de Courbet est telle qu’on n’a jamais lu cette phrase comme elle est dite en la comprenant au pied de la lettre.

– Une grande partie du travail critique tourne autour du nom du modèle mais le mystère qui entoure cette toile pourrait peut- être s’étendre à l’auteur.