En 2010, dans le cadre de l'exposition "Courbet entre natura i cultura" que l'Institut Courbet avait organisée en partenariat avec le Musée diocésain de Barcelone, nous avions pu obtenir le témoignage de Maya Picasso au sujet de la Tête de chamois de Gustave Courbet possédé par son père, aujourd'hui conservée au Musée Picasso à Paris et prêtée pour l'exposition estivale du Musée Courbet.
Cet été 2021, le Musée Courbet célèbre Picasso et Courbet dans une remarquable exposition dont le Commissariat scientifique a été confié à l’historien de l’art Thierry Savatier. Une occasion unique et éphémère de pouvoir voir rassembler Les Demoiselles de bords de Seine de Gustave Courbet prêtées par le musée du Petit-Palais à Paris et l’interprétation qu’en a faite Picasso, prêtée par le Kunstmuseum de Bâle.
Cette exposition nous donne l’opportunité de rappeler qu’en 1989 à l’initiative de Jean-Jacques Fernier, une exposition « Révolutions au Musée, Courbet / Picasso » avait été organisée dans la petit musée d’Ornans à l’occasion des célébrations du bicentenaire de la Révolution française.
Une quarantaine d’œuvres de Picasso avaient été présentées à l’époque provenant de Vézelay du legs Christian Zervos, l’éditeur des « Cahiers d’art », grand collectionneur qui avait fait don à la Ville de Vézelay de 700 œuvres d’art moderne.
Daniel Abadié, Conservateur du Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou -dont l’interview avait été publié dans le petit catalogue de l’exposition- indique en évoquant les Picasso de Zervos : « Ces œuvres sont d’abord les témoins d’un lien exemplaire entre un peintre et un critique, la marque d’une relation de fascination qui, établie dès 1926 avec la publication du premier numéro des « Cahiers d’art », va durer jusqu’à la mort de Zervos, en 1970. »!
En 1989, Jean-Jacques Fernier avait sélectionné une quarantaine d’œuvres dans ce fonds exceptionnel.
« Les Picasso de Zervos sont des œuvres rassemblées dans l’amour de l’art sans esprit de spéculation : c’est un choix d’artiste. A l’intérieur de ce choix, nous avons retenu des œuvres qui nous semblaient, par le thème, l’inspiration ou le mode utilisé, les plus proches de Courbet. » écrivait Jean-Jacques Fernier dans le Petit journal de l’exposition.
Comme le musée Courbet, le Musée Zervos de Vézelay consacre son été 2021 à Pablo Picasso, artiste tutélaire des Cahiers d'Art, avec le soutien de la Picasso Administration, du Musée national Picasso – Paris et du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou. Une exposition riche en gravures, dessins, peintures et archives, qui viendra éclaircir les relations que l’artiste entretenait avec Christian Zervos.
Un regard complémentaire sur l’œuvre de Picasso. A découvrir à Vezelay.
L’Assemblée générale de l’Institut Courbet réunie le 19 juin 2021 a nommé Carine Joly au poste de Conservateur de l’Institut Courbet, elle prend ainsi la succession officielle de Jean-Jacques Fernier qui avait toujours souhaité cette promotion.
Carine Joly a été l’adjointe de Jean-Jacques Fernier depuis l’année 2000 en l’assistant d’abord au Musée Courbet puis à l’Institut Gustave Courbet.
Elle a assuré entre autres les co-commissariats des expositions suivantes : Les graveurs de Gustave Courbet (Musée Courbet, 2011), Le retour de la conférence, un tableau disparu (Musée Courbet, 2015), Courbet / Clergue, rencontre photographique (Musée Courbet, 2016), Gustave Courbet s’invite chez Lansyer (Musée/Maison Lansyer, Loches, 2016), Gustave Courbet et la nature, regards croisés (Centre d’art contemporain, Abbaye d’Auberive, 2016), Gustave Courbet, une histoire intime (musée de l’Échevinage à Saintes 2019), Courbet / Isabey, le peintre et l’architecte (Ferme de Flagey 2019). Gustave Courbet, l'école de la nature (Musée de l'abbaye, Saint Claude)
Depuis 1996 ses recherches et ses écrits portent sur l’œuvre de Gustave Courbet, sur celles de ses élèves et aussi sur l’art du XIXe siècle.
Elle anime également les publications de l’Institut Gustave Courbet notamment le bulletin annuel de l’IGC et est à l’initiative de la malette pédagogique « Courbet au tableau » pour les jeunes lecteurs.
Dans le cadre du bicentenaire de la naissance de Courbet, elle a transcrit et coordonné la diffusion des lettres détenues dans les collections de l’Institut en co-édition avec les Editions du Sekoya.
Lors de notre Assemblée générale du 19 juin 2021, nous avons eu le plaisir d’accueillir deux nouveaux administrateurs franc-comtois au sein du Conseil d’administration de l’Institut Gustave Courbet.
Jean-Marie BINETRUY, né à Villers-le-Lac
Professeur de Lettres
Maire de Morteau (1995/2002),
Député du Doubs (2002/2012)
Loïc LAPORTE, né à PONTARLIER
Président de l’association Costumes et Patrimoine à Ornans
« Un jour, vint un homme qui affirma : "Je ne veux pas peindre des anges, parce que je n’en ai jamais vu." C’était Courbet. Il préférait représenter deux jeunes filles étendues sur les berges de la Seine. Il emmena ses modèles en plein air et les peignit. […] Courbet a tourné une page et lancé la peinture vers cette nouvelle direction qu’elle suivit pendant des années. » Pablo Picasso
Dans ce témoignage à Françoise Gilot, sa compagne d’alors, Pablo Picasso attribue à Gustave Courbet la paternité de l’art moderne et du mouvement qui aurait radicalement bouleversé les codes de la représentation, de l’impressionnisme jusqu’au cubisme et ses suites. Cette place majeure interroge, tant Courbet reste une figure peu étudiée du Panthéon personnel de Picasso. Pourtant, le jeune peintre catalan découvre tôt la peinture du maître d’Ornans, dès son arrivée à Paris en octobre 1900, à l’occasion de l’Exposition centennale de l’art français lors de l’Exposition universelle. Courbet s’immisce par la suite chez Picasso doublement à la fin des années 40, par la réinterprétation des Demoiselles des bords de la Seine, ainsi que par l’achat pour sa collection personnelle de l’étonnante Tête de chamois, bête à cornes rappelant le bestiaire picassien.
Les liens entre ces deux figures révolutionnaires de l’art apparaissent étroits et féconds. Courbet et Picasso se rejoignent, en particulier dans leur rapport au passé comme source de la modernité, dans leur sensibilité à leur temps et leur engagement politique, ou encore dans leur réflexion commune autour du nu féminin comme vecteur de leur révolution picturale.
Grâce aux prêts du Petit-Palais de Paris et du Kunstmuseum Basel, l’exposition réunira les deux versions des Demoiselles des bords de la Seine, l’originale de Courbet et la « réécriture » de Picasso, permettant de réinterroger ce dialogue de peintre à peintre. Cette rencontre inédite vise, au-delà de la filiation réelle entre ces deux créateurs, indépendants d’esprit, à mettre en lumière ce compagnonnage.
L’exposition Courbet-Picasso, révolutions !, dont le commissariat scientifique est assuré par l’historien de l’art Thierry Savatier, réunit plus d’une soixantaine d’œuvres des deux artistes (huile sur toile, arts graphiques, lithographies, gravures, ouvrages et moulages), prêts de grandes institutions, l’Etablissement public du Musée d’Orsay et de l’Orangerie de Paris, des Musées Picasso de Paris et de Barcelone, ainsi que celui du Petit-Palais (Paris) et du Kunstmuseum Basel. L’exposition est accompagnée d’une publication richement illustrée, bénéficiant des essais de Stéphane Guégan, conservateur du Musée d’Orsay, Yves Sarfati, psychanalyste, Thierry Savatier, historien de l’art et commissaire scientifique de l’exposition et Thomas Schlesser, directeur de la Fondation Hartung-Bergman.
Dans le cadre de cette exposition exceptionnelle, l'Institut Gustave Courbet a prêté au Musée d'Ornans la très belle sculpture de la Dame à la mouette réalisée par Gustave Courbet alors qu'il était en exil en Suisse ainsi que les échanges de correspondances entre George Besson à Kahnweiler, marchand de Picasso au sujet du soutien demandé à Picasso en vue de l'acquisition de la Maison natale de Gustave Courbet à Ornans. Un article de Carine Joly, Conservateur de l'Institut, détaille cette correspondance à la lueur des découvertes récentes faites par Thierry Savatier, commissaire scientifique de l'exposition. Nous reviendrons sur ce sujet dans un prochain article.
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