Repérer les sites peints par Gustave Courbet en Franche-Comté et en Suisse et susciter leur visite au départ du Musée Courbet est ce qui a guidé Jean-Jacques Fernier au moment de la réalisation d'une carte au format 42 x 57 cm valorisant les sites peints par le Maître-Peintre
"Les ateliers champêtres de Gustave Courbet".
Ce document était à la disposition des visiteurs du Musée Courbet qui pouvaient alors prolonger la visite culturelle par une visite en pleine nature et appréhender au mieux la peinture de Courbet.
Il publia également au verso de la carte le très beau poème de Max Buchon consacré à La Loue ainsi qu'une présentation du Musée Courbet.
Dans la continuité des expositions itinérantes organisées par Jean-Jacques Fernier en Espagne, à Valencia et à Barcelone, une présentation des oeuvres de Gustave Courbet, de ses collaborateurs et des artistes contemporains influencés par sa peinture sous le titre « Gustave Courbet, l’apologie de la nature » a été inaugurée à Saint Domingue au Palais des Beaux-arts le 15 octobre 2010.
En présence de Monsieur José Rafael Lantigua, Ministre de la Culture, Monsieur Roland Dubertrand, Ambassadeur de France, de Madame Marianne de Tolentino, Directrice du Palais des Beaux-arts et de Jean-Jacques Fernier, notre Vice-Président, ce sont près de 300 personnes qui ont assisté au vernissage de cette exposition qui, d’après Madame de Tolentino, est la plus belle exposition jamais présentée au Palais des Beaux-arts.
Dans la suite des expositions André Masson en 1991, Balthus en 1992, Bernard Buffet en 1993, Paul Rebeyrolle en 1994, Jean-Jacques Fernier décide de présenter pendant l'été 1997 une grande rétrospective des œuvres de l'artiste contemporain Jean Messagier (1920-1999).
Gaston Diehl, critique d'art indique dans l'essai qui est publié dans le catalogue d'exposition : " Heureuse habitude que celle pratiquée en ce musée, de rapprocher deux artistes ayant plusieurs décennies de différence d'âge, en l'occurrence Courbet et Messagier. Peu importe l'âge puisque, encore une fois, c'est d'amour qu'il s'agit : un amour partagé de l'un et l'autre pour la terre natale, ou presque. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que l'on envisage un tel rapprochement, puisque déjà en 1977 à Saint-Gengoux eut lieu une exposition Messagier intitulée : "Courbet aujourd'hui ?"
"Tu seras le Courbet de la peinture moderne" écrivait Bram Van Velde en 1962 au sujet de la peinture de Jean Messagier.
Eliminant toutes les conventions artistiques, Jean Messagier, ce petit fils de photographe, délaisse le clair-obscur au profit de la lumière seule. Multipliant les recherches sur l'apesanteur, il regarde la nature non comme un objet, mais comme l'essence des choses. Il restitue l'émotion d'un artiste qui est plongé au cœur du monde par une écriture très personnelle, travaillée en entrelacs largement brossés.
Ce sont 80 œuvres qui furent présentées à cette occasion, de grands formats pour la plupart. L'idée exceptionnelle de Jean-Jacques Fernier est d'avoir travaillé en collaboration avec la Saline royale d'Arc-et-Senans. Deux lieux emblématiques de Franche-Comté au service d'une même exposition, cela n'avait encore jamais été fait !
Jean Messagier écrira d'ailleurs dans la préface du catalogue d'exposition : " Entre Gustave Courbet et Nicolas Ledoux, Oui, j'ai toujours été étouffé par les ombres de Gustave Courbet et celles de Nicolas Ledoux qui planent au-dessus de la vallée du Doubs par la polyphonie des couleurs de l'un et par tous les impedimenta de l'époque de l'autre, l'un obsédé par les falaises d'Ornans qui soutiennent "L'Enterrement", le plus beau tableau du monde, l'autre par son obsession du gel."
A la suite de cette exposition, Jean Messagier devait d'ailleurs offrir à l'association une œuvre en hommage à Courbet : "Aimez-vous au mois de juin l'Enterrement à Ornans?"
Pendant l'été 2001, ce sont les peintres orientalistes qui sont à l'honneur au Musée Courbet. Pari osé de Jean-Jacques Fernier de confronter l'œuvre de Gustave Courbet aux peintres voyageurs ou artistes qui cherchaient dans l'Orient une inspiration qu'ils ne trouvaient pas en leur pays !
Il y a des tas d'imbéciles qui croient que cela se fait comme ça un paysage ! Ils vous prennent une boîte et ils s'en vont se poser, tantôt dans un pays, tantôt dans un autre. Ils rapportent leur tableaux et ils vous disent : ça c'est Venise, ça c'est les Alpes. Hé bien tout ça c'est de la blague !
Pour peindre un pays, il faut le connaître. Moi, je connais mon pays, je le peins. Ces sous-bois, c'est chez nous; cette rivière c'est la Loue, celle-ci, c'est le Lison; ces rochers, ce sont ceux d'Ornans et du Puits noir. Allez-y voir et vous reconnaîtrez tous mes tableaux.
Gustave Courbet
Une centaine de tableaux orientalistes se confrontait alors le temps de l'exposition avec 70 œuvres réalistes de Courbet. Les œuvres orientalistes éclairaient le visiteur sur les différents aspects de l'exotisme au XIXe siècle. Fardé de rouge, d'or et de brillances, un orientalisme romanesque s'anime d'almées, de sultans. A la suite de Delacroix, d'autres peintres prennent goût aux notations saisies sur le vif, diffusent un orientalisme plus authentique. Venaient les "peintres africains" puis les artistes "néo-coloristes", dont les tableaux aux constats objectifs se substituent encore à la photographie balbutiante. Sur la scène de l'Orient imaginaire, on retrouve les souvenirs émouvants de Mademoiselle Rachel (1821-1858). Une place particulière est enfin faite à Adolphe Goupil (1806-1893), éditeur d'estampe, "marchands de rêve", il propage de belles images orientalistes, notamment les tableaux du peintre Jean-Léon Gérôme.
Comme chaque été, Jean-Jacques Fernier avait su créer un rendez-vous de peintures à Ornans.
Il indique dans la préface du catalogue de l'exposition "Les peintres rassemblés chez Courbet ont été choisis, non sur leur seule notoriété - quelques-uns ont été injustement oubliés depuis un siècle - mais parce qu'ils sont presque contemporains. Il y a certes un peu de provocation à accueillir certains de ceux qui ont cultivé, de leur temps et avec succès, un orientalisme de pacotille, mais chaque visiteur pourra tester ainsi ses attirances et ses rejets, et la confrontation Réalisme / Orientalisme ne va pas toujours, semble-t-il, au bénéfice du premier. Ainsi en est-il des goûts et des couleurs..."
Le nombre d'œuvres prêtées est très important, une centaine ! On se souviendra du prêt de trois œuvres du Musée des Beaux-arts d'Alger (Théodore Chassériau, Marché à Constantine / Eugène Delacroix, Giaour traversant un gué / Alfred Dehodencq, Noce Juive) et l'arrivée in extrémis de Madame Dalila Orfali, Directrice du Musée des Beaux-arts d'Alger, venue convoyer ses œuvres à Ornans. Son témoignage émouvant -lors d'une rencontre organisée dans les jardins du musée - sur les difficultés qu'elle rencontrait pour la protection du patrimoine dont elle avait la charge et la peur qu'elle éprouvait parfois dans le cadre de ses missions avait ému son auditoire. A noter également le prêt de deux très belles œuvres de Delacroix provenant d'une collection privée japonaise et de deux œuvres exceptionnelles de Jean-Léon Gérôme provenant de collections privées anglaises.
L'exposition Courbet / Hugo, les peintres et les littérateurs aura sans doute été la plus internationale des expositions organisées par Jean-Jacques Fernier au Musée Courbet.
Des prêts d'institutions muséales emblématiques avaient pu être obtenus pour le Musée Courbet. Des convoyeurs venus des quatre coins du monde débarquaient à Ornans, du Metropolitan Museum de New-York pour le prêt du Portrait de Monsieur Suisse, de la Galerie National de Norvège à Oslo pour le Portrait de Berlioz, de la Galerie des Offices à Florence pour un Autoportrait de Fantin Latour, des Musées royaux de Belgique de Bruxelles pour le prêt d’œuvres d'Alfred Stevens, de la Galerie Nationale d'Irlande et des plus grands musées parisiens : Orsay, Petit-Palais, Musée Carnavalet et la Maison de Victor Hugo qui avait prêtée de nombreux dessins de l'écrivain. Des musées de Province avaient également répondus positivement aux demandes de prêt : Lyon, Nantes, Rouen, Amiens, Caen, Angers, Dieppe, Bordeaux, Montpellier....ainsi que de nombreux collectionneurs privés.
L'exposition avaient été inaugurée en juin 2002 en présence de Madame Francine Mariani-Ducray, Directrice des musées de France qui avait d'ailleurs préfacé le catalogue d'exposition saluant la qualité de l'exposition et évoquant la singularité du Musée Courbet. Nous vous livrons ci-après la préface.
Des essais de Viviane Alix-Leborgne "Courbet et la critique" et de Gaston Bordet "Courbet et les écrivains...et bien sûr... Courbet et Victor Hugo" venaient enrichir encore le catalogue qui laissait d'ailleurs une large place aux belles reproductions des œuvres présentées.