Dimanche 12 septembre à 15 heures s’est tenue la remise des prix de la 30e édition des « Journées des copistes » organisées en partenariat avec le Musée Courbet et avec le soutien du Conseil départemental du Doubs.
Nous avions souhaité que cette édition puisse être singulière en lançant un nouveau défi : « Peindre une caricature ». Une dizaine de participants ont répondu à l’appel et nous avons pu maintenir la manifestation avec les contraintes sanitaires actuelles.
Dominique Bourgeois au nom de l’Institut Courbet a présenté le jury, en présence de Mme Olivier, conseillère municipale représentant Mme le Maire d’Ornans. Mme la Présidente du Département ne pouvant être là s’était excusée.
Le jury était composé de Mélanie Cretin-Girard, restauratrice de tableaux à Tarcenay, Zziigg, dessinateur et Dominique Bourgeois de l’Institut Courbet. Il a délibéré le dimanche en fin de matinée, les œuvres copiées étant présentées dans le jardin du Musée.
Lors de la remise des prix, le dessinateur Zziigg s’est exprimé sur les contraintes et difficultés éprouvées de « juger » tant l’implication de chaque participant était entière et les résultats à la hauteur du défi.
Le palmarès a été le suivant :
1er prix : Prix Raymonde Bourgeois : Mme Irina Cote
2e prix : Prix de l’Institut Courbet : M. Jean-Louis Lemaire
3e prix : M. Michèle Eimer
Chaque participant s’est vu remettre, en remerciement de sa participation, toile, palette en plastique et un ouvrage.
Un très grand merci à Philippe Pillot pour les très belles photographies transmises pour illustrer cet article
2021 célèbre le 30e anniversaire des "Journées des copistes"
2021 restera une grande édition
Dans une version revisitée, une dizaine d’artistes sont venus se confronter aux caricatures de Courbet, le défi étant de représenter en peinture l’artiste caricaturé par les dessinateurs publiés dans les journaux de l’époque de Courbet. Cette thématique de la caricature fait écho à l’exposition qui se tient actuellement à la Ferme de Flagey et ce jusqu’au 17 octobre 2021, « Gustave Courbet caricaturé, de la barbe aux sabots », pour laquelle l’Institut Courbet a prêté une quinzaine d’œuvres.
A Ornans, nous avons eu le plaisir d’accueillir les dentellières du Pays de Luxeuil ainsi qu’une dentellière résidant à Ornans pour une démonstration de leur travail dans le musée. L’occasion était trop belle de pouvoir échanger avec elles et nous avons assisté à de beaux moments de rencontres avec un public totalement séduit.
Le comédien Sébastien Barberon était également présent les vendredi et samedi après-midi pour « lire » les lettres-manifestes de Gustave Courbet comme la Lettre aux jeunes artistes ou le Manifeste du Réalisme ainsi que des lettres à ses parents ou la lettre au Ministre Maurice Richard dans laquelle Courbet refuse la légion d’honneur et s’en explique. Il suffisait d’attendre le tintement d’une petite sonnette dans l’une des salles du parcours permanent pour entendre le comédien « déclamer » avec brio la prose de Courbet. Le public a pu apprécier son talent d’orateur doublé de celui de metteur en scène.
Pour clore la manifestation, Sébastien Barberon, installé dans le jardin du musée devant une audience attentive et curieuse, a donné l’occasion d’échanger avec le public au sujet de la correspondance du Maître-Peintre d’Ornans. Durant ces instants, le dessinateur Zziigg était présent pour capter la silhouette du comédien et a réalisé en trois-quarts d’heure une magnifique aquarelle. Zziigg a également croqué Albin Huot-Marchand accompagné de Dominique Bourgeois, modèles, dans une séance de pose dans le décor reconstitué d’Une Après-dinée à Ornans, célèbre œuvre conservée au Musée de Lille.
Quel plaisir de recevoir Zzigg ! Dessinateur auprès des tribunaux, il est présent lors des plus grands procès pour « croquer » à l’aquarelle les protagonistes, accusés, avocats, juges et restituer « l’atmosphère » d’une salle d’audience. Sa table de travail : une simple petite chaise ; muni d’un carton à dessin, d’une feuille de papier, d’une boite d’aquarelle et d’un godet d’eau, il se doit d’être discret ! Zzigg dessine ce « qu’il voit » comme il le dit sans chercher à se laisser distraire par les débats liés au procès car « cela c’est l’affaire des jurés ». A voir Zziigg travailler, il émane de lui une concentration extrême, le regard puissant, scrutant son modèle, faisant le va et vient entre la feuille et le personnage qui peut être en mouvement. A deux reprises, Zziigg a évoqué et échangé avec le public au sujet de son travail en présentant quelques aquarelles exécutées lors de procès récents en particulier celui Valérie Bacot, publiées dans Le Monde. Moment tout-à-fait passionnant, émouvant et enrichissant !