Institut Gustave Courbet

Association des amis de Courbet et du Musée

Il y a 150 ans Gustave Courbet quittait son pays

Plaque posée à La Vrine par les Amis de Gustave Courbet (aujourd'hui Le relais des terroirs) (c) Philippe Pillot

« L’Âge d’or, Paradis, utopies et rêves de bonheur » au Musée Courbet

« L’Âge d’or, Paradis, utopies et rêves de bonheur de Brueghel à

Signac » au musée Gustave Courbet à Ornans

Paul Signac, Au temps d’harmonie, esquisse, 1893

L’exposition de l’été 2023 au musée Courbet à Ornans a pour thème « L’Âge d’or », un mythe qui « raconte ce moment suspendu d’un paradis originel, à l’aube de l’humanité, quand les êtres humains vivaient encore en parfaite harmonie avec les dieux et la nature, en paix avec eux-mêmes, dans une nature bienfaisante et abondante ».
L’exposition débute avec des œuvres des XVIe et XVIIe siècles (Giorgio Vasari, Jacopo Zucchi, Pieter II Brueghel, etc.), époque où furent définis les codes de représentation de cet âge d’or. Des œuvres plus tardives montrent la revitalisation et la popularité de ce mythe au XIXe et au XXe siècles avec des artistes comme Jean Auguste Dominique Ingres, Paul Signac, André Derain ou Maurice Denis ; mais encore avec des artistes moins souvent présentés comme Léon Frédéric, Hippolyte Petitjean ou Constant Montald.

Gustave Courbet, Le Chêne de Flagey, 1864 © Ornans, Musée Gustave Courbet

On peut se demander pourquoi une telle exposition se tient au musée Gustave Courbet. Pour répondre à cette question, il faut lire dans le catalogue l’article de Bertrand Tillier, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, article intitulé « Les paysages de Franche-Comté, loci amoeni de Courbet » : en fait, les paysages de sa région d’origine sont pour Gustave Courbet des lieux idylliques, et c’est pourquoi le merveilleux Chêne de Flagey a toute sa place au cœur de l’exposition.

Mais le peintre d’Ornans a aussi été sensible aux réflexions des penseurs utopistes de sa région, comme Claude-Nicolas Ledoux, Charles Fourier ou son ami Pierre-Joseph Proudhon, réflexions qui ouvrent la voie à une vision projetée de « l’Âge d’or ».
À noter encore la scénographie originale de cette exposition, avec des couleurs chaudes qui soulignent « l’âge d’or ».

Compte-rendu par Brice Leibundgut, membre du Conseil d'administration de l'Institut Gustave Courbet.

Informations :

L’Âge d’or. Paradis, utopies et rêves de bonheur, de Brueghel à Signac - Musée Courbet (musee-courbet.fr)

Catalogue :
Catalogue de l’exposition « L’Âge d’or, Paradis, utopies et rêves de bonheur de Brueghel à Signac », sous la direction de Benjamin Foudral et Elinor Myara Kelif, avec des contributions de Neil, McWilliam, Charlotte Hellman, Bertrand Tillier et Noël Barbe, SilvanaEditoriale, 2023, 160 pages.

Prochain Comité Courbet

Le prochain Comité Courbet se tiendra à Paris :

les 1er et 2 juillet 2023.

Le Comité Courbet n’a pas vu « La grande Baigneuse » ce tableau d’un nu présenté par Johann Naldi à la vente Rouillac

31 mai 2023

Le Comité Courbet : Plus de 80 ans d’expérience, plus de 5000 dossiers et une équipe internationale au service de l’artiste

Il n’est pas si fréquent que les médias, surtout la presse non spécialisée voire la télévision, s’enthousiasment ainsi pour la découverte d’un tableau de Gustave Courbet, comme c’est le cas à propos de cette « Grande baigneuse » qui a récemment fait la chronique et qui serait le dernier nu peint par l’artiste, d’après son propriétaire Johann Naldi et l’équipe qui l’entoure.

Soyons néanmoins conscients que l’attribution d’une œuvre, et particulièrement concernant un peintre aussi magistral et complexe que Gustave Courbet, si souvent copié et falsifié, parfois même avec son assentiment et l’aide de ses élèves, est une entreprise bien difficile. L’appréciation du tableau s’appuie naturellement sur une connaissance approfondie de l’artiste, de son œuvre et de sa technique, sur la comparaison avec d’autres de ses tableaux, mais aussi sur « l’œil » de celui qui examine l’œuvre pour ressentir le geste, retrouver le « coup de pinceau », reconnaître la palette et la manière inimitable qu’a l’artiste de déposer la peinture sur la toile.

C’est ainsi que nous procédons au sein du Comité Courbet, de façon collégiale, en additionnant nos expertises et sensibilités, pour étudier les tableaux en mains propres, avec pour unique objectif de servir l’artiste et de faire le tri entre ce qu’il a peint et ces innombrables faux, pourtant affublés d’une signature ou d’une dédicace au verso, parfois même présentés dans des musées.

Rappelons ce que représente le Comité Courbet, créé en 2017 pour poursuivre les travaux initiés par le peintre et rédacteur du catalogue raisonné Robert Fernier :

  • Des archives, des notes et un savoir-faire constitués depuis plus de 80 ans.
  • Plus de 5.000 dossiers pour autant de tableaux référencés, dont environ 1.300 inclus dans les tomes 1 et 2 du catalogue raisonné, 200 approuvés par Jean-Jacques Fernier, et 350 vus par le Comité Courbet depuis 2017.
  • Une équipe internationale des meilleurs spécialistes et experts du sujet, passionnés, indépendants du marché, bénévoles et fidèles depuis 2017.
  • Des avis sur œuvre reconnus par le marché de l’art partout dans le monde, et par les plus grandes maisons de vente en France, en Europe, aux Etats-Unis et au Japon.


Il est dommage que « La Grande Baigneuse » (voir Gazette Drouot n° 13, pages 14 à 17), n’ait à ce jour pas été soumise au Comité Courbet qui n’a donc pu l’étudier physiquement.


Il est aussi dommage que le processus d’attribution n’ait pas été questionné dans les nombreux articles parus.

Sébastien Fernier
Coordinateur du Comité Courbet
Administrateur de l'Institut Courbet

Paru dans La Gazette Drouot du 21 avril 2023