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Hommage à Jean-Jacques Fernier – Courbet/Hugo

L'exposition Courbet / Hugo, les peintres et les littérateurs aura sans doute été la plus internationale des expositions organisées par Jean-Jacques Fernier au Musée Courbet.

Des prêts d'institutions muséales emblématiques avaient pu être obtenus pour le Musée Courbet. Des convoyeurs venus des quatre coins du monde débarquaient à Ornans, du Metropolitan Museum de New-York pour le prêt du Portrait de Monsieur Suisse, de la Galerie National de Norvège à Oslo pour le Portrait de Berlioz, de la Galerie des Offices à Florence pour un Autoportrait de Fantin Latour, des Musées royaux de Belgique de Bruxelles pour le prêt d’œuvres d'Alfred Stevens, de la Galerie Nationale d'Irlande et des plus grands musées parisiens : Orsay, Petit-Palais, Musée Carnavalet et la Maison de Victor Hugo qui avait prêtée de nombreux dessins de l'écrivain. Des musées de Province avaient également répondus positivement aux demandes de prêt : Lyon, Nantes, Rouen, Amiens, Caen, Angers, Dieppe, Bordeaux, Montpellier....ainsi que de nombreux collectionneurs privés.

Portrait de Monsieur Suisse, Metropolitan Museum of art, New-York

L'exposition avaient été inaugurée en juin 2002 en présence de Madame Francine Mariani-Ducray, Directrice des musées de France qui avait d'ailleurs préfacé le catalogue d'exposition saluant la qualité de l'exposition et évoquant la singularité du Musée Courbet. Nous vous livrons ci-après la préface.

Des essais de Viviane Alix-Leborgne "Courbet et la critique" et de Gaston Bordet "Courbet et les écrivains...et bien sûr... Courbet et Victor Hugo" venaient enrichir encore le catalogue qui laissait d'ailleurs une large place aux belles reproductions des œuvres présentées.

Hommage à Jean-Jacques Fernier – Courbet à l’international 2

En 2010, ce sont deux expositions de l'oeuvre de Gustave Courbet qui se sont tenues en Espagne, la première à l'Institut français de Valencia, dirigé par Pascal Letellier et la seconde à Barcelone au Musée diocésain grâce au concours de Pere Jordi Figuerola Rotger, son directeur et d'Alexander Hermanns, administrateur de l'Institut Courbet.

Jean-Jacques Fernier avait relevé le défi en présentant à l'Institut français de Valencia une série de gravures et documents graphiques ainsi que quelques peintures en particulier l'œuvre de Chérubino Pata, Hommage à Gustave Courbet. Cette exposition était accompagnée d'un dispositif de conférences en particulier celle très remarquée de Gaston Bordet, historien, consacrée aux Pompiers revenant d'un incendie.(Petit-Palais, Paris). Pascal Letellier, le directeur de l'Institut français de Valencia est un grand admirateur de l'oeuvre de Gustave Courbet et avait consacré au Maître-peintre un film documentaire de 30 minutes "Courbet et Ornans", il avait souhaité faire découvrir Gustave Courbet au public espagnol en particulier au public étudiant venant apprendre le français à l'Institut français.

A Barcelone, au musée diocésain, ce sont les collections de l'Institut Courbet qui furent présentées pendant les travaux de fermeture du Musée Courbet à Ornans. A cela s'était ajouté le prêt du Château de Chillon qui avait obtenu un accord de prêt de la part de la Mairie d'Ornans. Jean-François Longeot, alors maire d'Ornans avait d'ailleurs rédigé une préface pour le très beau catalogue d'exposition.(trilingue)

A cette occasion, une rencontre heureuse eut lieu à Barcelone avec Maya Picasso qui avait accepté d'évoquer "la Tête de chamois" qui se trouve au Musée Picasso à Paris. Cette oeuvre a d'ailleurs été présentée pendant l'été 2019 au Musée Courbet à Ornans pendant l'exposition "Ming face à Courbet"

Nous vous livrons ci-après le texte de Maya Picasso.

Hommage à Jean-Jacques Fernier – Une souscription pour le Renard pris au piège

En 1991, Jean-Jacques Fernier avait lancé un appel à mécénat pour l'acquisition d'une oeuvre importante des collections du Musée Courbet : Le Renard pris au piège. Cette initiative était une première dans un musée de province. Le Musée du Louvre avait inauguré ce type d'opération quelques années auparavant en 1988 avec une souscription pour l'achat d'un Saint Thomas de Georges de La Tour.

A Ornans, Jean-Jacques Fernier avait proposé aux particuliers et aux entreprises deux types de dispositifs, un don de 2 000 francs par lequel le donateur devenait nominativement actionnaire culturel du Musée Courbet et recevait une reproduction de l'oeuvre sur Vélin numérotée à son nom ou un don de 300 francs par lequel le donateur devenait actionnaire culturel du Musée et recevait également une reproduction de l'oeuvre sur format 56 x 76 cm.

Dans le bulletin n°86 de l'Institut Courbet, il remerciait en les citant toutes les entreprises et tous les donateurs, ainsi que le Conseil général du Doubs et la Ville d'Ornans.

Il écrivait en préambule de cette liste : "Sans un bénévolat actif le Musée Courbet n'aurait pas vu le jour et la Maison natale serait restée une propriété oubliée. Sans la volonté politique des élus du Département il n'aurait su trouver son statut de pérennité. Sans la générosité des collectionneurs qui constituèrent le fonds d’œuvres et de documents, (souvent en voulant conserver l'anonymat), le Musée n'aurait pas attiré un aussi large public. Sans l'aide pécuniaire renouvelée des Amis de Courbet et des Institutions locales, régionales ou nationales, il n'aurait pu trouver les moyens de son animation.

En 1991 s'ouvre une nouvelle étape dans le développement du Musée : l'appel au mécénat direct des entreprises et des particuliers. L'opération permettant l'acquisition de l'oeuvre de Courbet "Le Renard pris au piège dans un paysage comtois" a nécessité une nouvelle stratégie qui a porté ses fruits, avec l'aide des médias, des industriels, des amoureux de l'art.

Il est un devoir de reconnaissance et d'amitié, de les remercier au nom du Comité d'action du Musée Courbet. Voici la liste de ceux qui ont participé à cette action."

Hommage à Jean-Jacques Fernier – Balthus dans la maison de Courbet

Eté 1992 - Balthus dans la maison de Courbet

En hommage à Balthus, président des amis de Gustave Courbet, de 1991 à 1997, Jean-Jacques Fernier expose une soixantaine d’œuvres de l'artiste allant de 1920 à 1990, couvrant donc toutes les périodes de sa création. La rareté des tableaux, longtemps et longuement élaborés, la personnalité complexe de Balthus loin de toute coteries, exercent alors une véritable fascination chez les amateurs d'art contemporain.

L'année 1992 est d'ailleurs pour le Musée Courbet à l'époque une année de forte fréquentation avec 28 630 entrées payantes !

Balthus a toujours été un amoureux de l'oeuvre de Gustave Courbet. Il organisa d'ailleurs à Rome à la Villa Médicis alors qu'il en était le Directeur une grande rétrospective de l'oeuvre du Maître-Peintre d'Ornans. Les recettes des entrées de cette exposition devaient d'ailleurs être données aux "amis de Courbet" en vue de l'acquisition de la Maison natale.

Jean-Leymarie, grand spécialiste de l'oeuvre de Balthus décrit ainsi les liens entre les deux artistes (Balthus / Courbet) : "Tous deux pratiquaient une même "plénitude de matière chromatique" et atteignent une même "justesse de respiration totale". Le Réalisme des sombres paysages du Morvan rappelle les "Puits Noir" et les "paysages comtois" qu'a peint Courbet unissant savamment réserve et luxuriance, Balthus récré un univers emprunt à la fois d’égarement et de naturalisme.

Hommage à Jean-Jacques Fernier -Une Après-dinée à Ornans, un retour au pays

Pendant l'été 2007, dans le cadre de l'exposition "L'apologie de la nature ou l'exemple de Courbet", Jean-Jacques Fernier avait pu obtenir le prêt pour le Musée Courbet du tableau : Une Après-dinée à Ornans avant qu'il soit présenté dans la rétrospective Courbet qui devait se tenir au Grand-Palais à l'automne 2007.

Ce fut un moment exceptionnel puisque l'oeuvre n'avait jamais été prêtée depuis son achat par l'Etat français en 1840 (déposée au Palais des Beaux-art de Lille).

Ce fut un défi également, faire entrer une toile de 1,95 x 2,57 mètre protégée par une caisse "musée" par la petite porte du perron !