Il y a un an , Philippe Sollers nous parlait de l »Origine du monde »

Voici des extraits de l’entretien obtenu par Gisèle Blanchard le 27 mars 2014

–que pensez – vous de la manière dont est perçu ce tableau de nos jours?

– C’est un tableau qui suscite le délire, délire d’interprétation, délire d’interprétation, délire de filiation, scandale de succession, toutes choses qui semblent s’apaiser depuis qu’il est dans les collections publiques(…)

(…)- et vous, quand l’avez-vous vu pour la première fois?

-au moment de son arrivée à Orsay… je me souviens du Ministre de la culture(…) qui semblait se faire du souci pour ses électeurs habitués à d’autres miracles.

– Vous n’aviez pas vu ce tableau mais comment expliquez-vous que ceux qui l’ont vu n’en ont jamais parlé, sauf Alain Cuny?

– c’était un tableau radioactif et j’ai déjà observé qu’il y a une force particulière dans ce que les gens ne veulent pas savoir, ne veulent savoir à aucun prix.

-(…)sans son cache le tableau n’a pas la même force. Pour Lacan, il est indispensable à la liturgie. Imaginez, au dessert, à l’heure du cigare, Lacan écarte Masson et montre ce dont il est l’unique possesseur: c’est lui, Lacan, qui possède l’origine du monde! c’est d’ailleurs probablement lui qui a trouvé ce nom parfait. Il a fétichisé ce tableau, il en a fait une légende.(…)

-(…) ce tableau est une bombe mais le présenter sans cache c’est le désactiver, sans mise en dévoilement, c’est un non-sens. Il est devenu invisible en étant visible.